Pourquoi prier pour le Prophète?

Simplement parce que Dieu nous y a incité, mais aussi parce que cela nous permet de restaurer les liens que nous avons avec notre bien aimé Prophète et nous poussent à mieux reprendre ses pratiques et observer ses traditions. Il est impératif pour les musulmans, alors que leur communauté se débat aujourd’hui dans une crise identitaire sans précédent, de se décider à faire enfin leur propre autocritique en arrêtant de mettre systématiquement en avant leur amour pour le Prophète alors qu’en réalité ils font tout, ou presque, à l’opposé des enseignements qu’il a exposés et des extraordinaires chantiers éducationnels qu’il a parachevés ou initiés. Il est crucial de rappeler que l’amour du Prophète n’est pas un simple slogan que l’on lance, en toute désinvolture, puis que l’on laisse sans aucune mise en œuvre. L’amour du Prophète doit se traduire, non pas tant dans les dires et les souhaits des uns et des autres, mais dans la manière avec laquelle nous mettons en application ses doctrines et l’engouement qui définit notre désir ardent de nous identifier à lui et à son comportement moral sachant que c’est là le meilleur moyen pour nous de parfaire notre foi et d’être à la hauteur de ses espérances. Prenons pour preuve à cela le célèbre Hadith authentique qui dit :

ثَلَاثٌ مَنْ كُنَّ فِيهِ وَجَدَ حَلَاوَةَ الْإِيمَانِ، أَنْ يَكُونَ اللَّهُ وَرَسُولُهُ أَحَبَّ إِلَيْهِ مِمَّا سِوَاهُمَا، وَأَنْ يُحِبَّ الْمَرْءَ لَا يُحِبُّهُ إِلَّا لِلَّهِ، وَأَنْ يَكْرَهَ أَنْ يَعُودَ فِي الْكُفْرِ كَمَا يَكْرَهُ أَنْ يُقْذَفَ فِي النَّارِ

Quiconque satisfait à ces trois critères goûtera certainement aux délices de la foi : aimer Allah et Son Messager encore plus que toute autre chose ; aimer son prochain de bonne foi uniquement pour l’amour qu’il porte à Allah et craindre de renier sa foi au même titre qu’on craint d’être jeté au feu !
 

 وَلاَ تَحْسِبَنَّ الَّذِينَ قُتِلُواْ فِي سَبِيلِ اللَّهِ أَمْوَاتًا بَلْ أَحْيَاء عِندَ رَبِّهِمْ يُرْزَقُونَ فَرِحِينَ بِمَا آتَاهُمُ اللَّهُ مِن فَضْلِهِ وَيَسْتَبْشِرُونَ بِالَّذِينَ لَمْ يَلْحَقُواْ بِهِم مِّنْ خَلْفِهِمْ أَلاَّ خَوْفٌ عَلَيْهِمْ وَلاَ هُمْ يَحْزَنُونَ

En fait, ne crois surtout pas que ceux qui sont tombés pour la Cause d’Allah soient au nombre des morts. Ils sont, au contraire, vivants auprès de leur Seigneur, recevant (allègrement) leurs moyens de subsistance,Ils sont, au contraire, vivants recevant (allègrement) de leur Seigneur, leurs moyens de subsistance, 

La lutte contre la barbarie et son éradication, par tous les moyens, doit être une priorité absolue. Personne ne peut dire le contraire. On ne peut rester insensible devant ce qui se passe à Alep en Syrie, à Mossoul en Iraq ou ailleurs, en Afghanistan, en Birmanie et toutes les autres contrées qui, malheureusement, ne recueillent pas les suffrages des médias et qui pourtant sont le théâtre d’atrocités dont Seul Dieu connait l’ampleur. Mais enfin, est-il utile de pleurer nos martyrs? Ceux-ci sont, d’après le verset mis en avant, plutôt bien lotis! Presque à envier! Ne comprenez pas (SVP) ce que je n’ai pas dit! Ce qu’il faudrait, en réalité, pleurer c’est notre condition qui a permis que de telles atrocités puissent se produire. Car si nos martyrs peuvent aspirer à un avenir radieux dans l’Au delà, il n’est pas dit que nous puissions en faire de même alors que nous gisons en observateurs impuissants incapables de faire bouger quoi ce que soit. Ayons au moins la force de crier au complot et de prier haut et fort pour que cesse cette situation qui dépasse toutes les limites. La Colère divine n’est peut-être pas très loin. Je crois savoir qu’il existe un Hadith sacré (qudsiy), rapporté par Tabarani à l’imam Ali, dans lequel le Prophète sidna Mohammed relaye les propos divins suivants:

اشْتَدَّ غَضَبِي عَلَى مَنْ ظَلَمَ مَنْ لا يَجِدُ نَاصِرًا غَيْرِي

Ma Colère est encore plus forte contre celui qui fait du tort impunément à une personne qui ne trouve pas d’autre secoureur que Moi!