La délivrance

Après sa 2ème invitation à la gratitude, le discours coranique se lance dans un très long listing des bienfaits dont les enfants d’Israël ont pu bénéficier tout au long de leur histoire et, notamment, du vivant de Moïse. Le premier rappel concerne leur délivrance du joug de Pharaon dont Dieu dit dans le verset n°48 :

وَإِذْ نَجَّيْنَاكُم مِّنْ ءَالِ فِرْعَوْنَ يَسُومُونَكُمْ سُوَءَ الْعَذَابِ يُذَبِّحُونَ أَبْنَاءكُمْ وَيَسْتَحْيُونَ نِسَاءكُمْ وَفِي ذَلِكُم بَلاء مِّن رَّبِّكُمْ عَظِيمٌ

48. Et (souvenez-vous) lorsque Nous vous avons délivrés de la junte de Pharaon qui vous infligeait les pires supplices, égorgeant (sauvagement) vos fils et épargnant vos femmes. C’était là une immense épreuve de la part de votre Seigneur !

Cette délivrance des supplices qu’ils ont subis est forcément l’une des plus belles faveurs qui leur aient été faites. Le roi pharaon de l’époque était sanguinaire. Il les a réduits à un impitoyable esclavage et a fini par tuer systématiquement leurs enfants mâles. Le miracle dans l’affaire fut que Moïse échappa à ce massacre. Il fut même, tout nouveau-né qu’il était, introduit au palais et grandit sous la bienveillance du roi Pharaon, sans que celui-ci ne se rende compte du danger qui pesait sur lui, jusqu’au jour où, une fois adulte, Moïse conduisit son peuple à la délivrance mettant fin au calvaire qu’il avait si longtemps subi avec la noyade en mer rouge de Pharaon et de toute son armée. Evoquant cette scène plutôt miraculeuse, Dieu dit (49) :

وَإِذْ فَرَقْنَا بِكُمُ الْبَحْرَ فَأَنجَيْنَاكُمْ وَأَغْرَقْنَا ءَالَ فِرْعَوْنَ وأنتم تنظرون

49. Et lorsque Nous avons fendu la mer pour vous délivrer donc, tout en noyant sous vos yeux, la junte de Pharaon.

L’histoire de la sortie des fils d’Israël d’Egypte et leur poursuite par Pharaon dans le désert est évoquée par ailleurs dans le Coran. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Que le Seigneur en soit loué et fasse-t-Il que nous soyons agréés.

Rappel inconditionnel

Les versets (46 47) correspondent à un nouvel appel adressé aux fils d’Israël et reprennent les termes du précédent :

يَا بَنِي إِسْرَائِيلَ اذْكُرُوا نعمتيَ التي أنعمت عليكم وأني فضلتكم على العالمين واتقوا يوما لا تجزي نفس عن نفس شيئا ولا يقبل منها شفاعة ولا يؤخذ منها عدل ولا هم ينصرون

Ô enfants d’Israël ! Rappelez-vous les bienfaits dont Je vous ai comblés et le fait que Je vous ai préférés à tous les peuples ! Redoutez le jour où nulle âme ne pourra répondre pour une autre et où aucune intercession ne pourra être agréée pour elle; ni compensation ne lui sera acceptée et où aucun secours ne leur sera apporté

Cet appel reprend l’invitation à adopter la gratitude comme mode de vie, déjà évoquée au niveau du verset n°39, mais au lieu de les inviter à tenir leurs paroles et leurs engagements et à révérer Dieu comme il se doit, il leur rappelle l’un des plus beaux bienfaits dont Allah a pu les combler et ne peut que les pousser plus vers la reconnaissance des bienfaits du Seigneur. Il les invite ensuite à la piété pleine de vertu comme gage de cette gratitude tant souhaitée, stipulant que cette dernière ne peut prendre corps que quand le sujet s’engage dans la voie de la droiture et fait du jour dernier la plus grande de ses priorités. Le vrai fidèle n’est pas seulement celui qui clame haut et fort sa gratitude envers Allah mais encore celui qui la traduit dans les faits et les actes via une conduite morale exemplaire, seule garante du succès lors de la reddition des comptes programmée au Jour dernier. Ce jour là, personne ne pourra compter sur personne pour s’en sortir indemne. Seuls ses œuvres de charité et autres actes de bienfaisance seront là pour défendre l’individu. Ainsi aucune forme d’iniquité ne pourra être au rendez vous et chacun sera jugé en toute justice. Qu’Allah en soit loué et fasse-t-Il que nous soyons tous bien agréés. Amen !

S'élever avec le Coran