Le comble de l’impertinence

Moïse n’était pas prêt de finir d’en pâtir avec son peuple. Après la Sollicitude de Dieu et le repentir qui leur fut accordé ils firent preuve d’une insolence inattendue qui fit date ! Dieu dit dans (54) :

وَإِذْ قُلْتُمْ يَا مُوسَى لَن نُّومِنَ لَكَ حَتَّى نَرَى اللهَ  جَهْرَةً فَأَخَذَتْكُمُ الصَّاعِقَةُ وَأَنتُمْ تَنظُرُونَ (54)

54. Et lorsque vous dites : ô Moïse, nous ne te croirons que si nous voyons Allah en toute clarté ! La foudre s’abattit alors sur vous tandis que vous étiez en plein éveil.

C’était là le comble de l’arrogance, voire de la mécréance. Nonobstant, il n’existe pas dans le Coran de preuve qu’ils aient mécru au moment où ils formulèrent leur idée sordide. Ils furent, toutefois, frappés par la foudre et moururent un temps puis Allah les ramena à la vie afin qu’ils se rachètent. Dieu dit (55) :

ثُمَّ بَعَثْنَاكُم من بعد موتكم لعلكم تشكرون (55)

55. Puis Nous vous ressuscitâmes après votre mort afin que vous soyez reconnaissants !

Le fait est qu’après l’épisode du Veau et le pardon divin qui fut acquis à ceux qui avaient fauté Moïse invita une délégation de soixante dix individus parmi ceux qui lui semblaient être les moins pervers. Il leur demanda de partir, avec lui, vers le mont Sinaï afin de confirmer leur repentir et celui de leur peuple et répondre à un rendez-vous qui leur avait été donné. Or dès qu’ils arrivèrent, ils lui demandèrent s’ils pouvaient espérer entendre la voix de Dieu. Leur convoitise n’avait aucune limite ! Moïse accéda à leur demande et implora Dieu d’exaucer leur vœu. Ils se prosternèrent et perçurent Dieu formuler ordres et interdits à Son Envoyé. Sauf que lorsque Moïse u vint recueillir leur impression, il fut surpris par des propos dont il était loin de se douter, lui faisant comprendre qu’ils ne croiraient vraiment en lui que quand ils verraient Dieu en face et de vrai. L’avoir perçu ne leur suffisait plus, ils voulaient maintenant Le voir ! Amen !

Un repentir pas comme les autres!

Malgré leur conduite indigne, tout n’était pas encore perdu pour les israélites. Le Seigneur leur donna la possibilité de se racheter. C’était là un autre bienfait dont ils ont bénéficié ! Lorsque Moïse revint de son séjour en montagne, satisfait des enseignements qu’il venait de recevoir, ô combien fut son ahurissement devant la situation affligeante dans laquelle était son peuple. 40 j avaient suffit pour que la vertu laisse place à la débauche et la sagesse à la prévarication ! Moïse r ne pouvait qu’en être navré. Il gronda son peuple comme il put et lorsqu’ils firent preuve de quelques remords, Allah lui révéla que la porte du repentir n’était pas close, mais pour qu’ils puissent la franchir, ils allaient devoir consentir un gros sacrifice. Dieu révèle cela en disant à la suite du verset n°53 :

فَتُوبُواْ إِلَى بَارِئِكُمْ فَاقْتُلُواْ أَنفُسَكُمْ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَّكُمْ عِندَ بَارِئِكُمْ فَتَابَ عَلَيْكُمْ

Repentez-vous donc devant votre Initiateur en vous condamnant vous-mêmes à mort ; cela est mieux pour vous, auprès de votre Initiateur ! Certes, Il agréa votre repentir ; c’est Lui, certes, le Tout repentant, le Miséricordieux !

Autrement dit, pour se faire agréer, de nouveau, ils allaient devoir, en plus du regret et de la promesse de ne plus pécher, se mettre d’accord sur un mode d’élimination réglée qui leur permettrait de répondre à l’exigence du repentir. Le Pardon divin intervint fort heureusement avant que tous ne soient exécutés et c’était là une manière, pour eux, de se racheter et de s’éviter l’Enfer. Il n’est en effet jamais trop tard pour se repentir ! Cela est même une vertu, qui ne peut être que salvatrice, pour quiconque s’en pare. C’est ainsi qu’il fut su qu’Il suffit d’avoir des remords pour ce que l’on a perpétré comme forfait et de présenter ses excuses à Dieu en Lui promettant de ne plus rechuter et le tour est joué. Le repentir est alors accepté ! Qu’Allah soit loué et fasse-t-Il que nous soyons tous bien agréés. Amen !