La liste des faveurs divines accordées aux israélites depuis leur sortie d’Egypte et que les juifs médinois devaient garder à l’esprit n’était pas prête de prendre fin. Après avoir été sauvés, choyés puis absous, malgré les fautes et les erreurs dans lesquelles ils sont tombés, voilà qu’il leur est donné de recouvrer la terre promise. Dieu dit (57) :
وَإِذْ قُلْنَا ادْخُلُواْ هَذِهِ الْقَرْيَةَ فَكُلُواْ مِنْهَا حَيْثُ شِئْتُمْ رَغَداً وَادْخُلُواْ الْبَابَ سُجَّداً وَقُولُواْ حِطَّةٌ يُغْفَرْ لَكُمْ خَطَايَاكُمْ وَسَنَزِيدُ الْمُحْسِنِينَ (57)
57. Et lorsque Nous dîmes : « entrez donc dans la cité, et mangez-y à loisir d’où il vous plaira ; franchissez néanmoins la porte courbés, tout en demandant la charité afin que vos fautes vous soient pardonnées. Nous donnerons davantage aux bienfaisants !
Il s’agit là du rappel d’une autre faveur qui fut faite aux fils d’Israël du temps de Moïse et qu’ils ne surent pas saisir. Leur obstination fit qu’ils en furent privés pour un temps et ceux qui étaient à l’origine de ce triste naufrage essuyèrent un lourd châtiment. Les juifs délégués, par Moïse, devaient entrer en ville en toute humilité, faisant semblant de demander la charité, afin de ne pas éveiller les soupçons des habitants sur leur véritable intention de s’installer chez eux. Mais ils manquèrent aux directives qui leur avaient été livrées et l’entrée du peuple d’Israël dans sa totalité, dans la ville, fut compromise. En leur rappelant cette triste histoire, qu’ils connaissaient bien car la trouvaient dans leurs écritures saintes, Dieu invite les juifs de Médine à ne pas prendre exemple sur leurs aïeux et rater ainsi l’occasion qui s’offrait à eux par la venue du prophète Mohammed. C’est comme s’il leur était dit : « si vos aïeux ont pu laisser passer des occasions aussi franches d’être agréés par le Seigneur, en se rebellant contre leur prophète Moïse ne soyez donc pas aussi bornés qu’eux. Emparez-vous de la belle l’occasion qui s’offre à vous ! »