Hygiène, Covid-19 et Religion

فاغسلوا وجوهكم وأيديكم إلى المرافق

Depuis que la pandémie du Covid-19 s’est déclarée à Wuhan les autorités sanitaires de tous les pays ne cessent d’appeler au respect des mesures usuelles d’hygiène individuelle et collective. On ne s’enlace et on ne se salue plus qu’oralement, tout en veillant à observer un périmètre de sécurité ! Le lavage des mains est devenu frénétique. On n’éternue plus que dans le pli de son coude ou dans un mouchoir jetable et le port du masque de protection est hissé à un acte de culte de premier rang. Tout ceci est bien nécessaire pour limiter les dégâts d’une infection qui ne cesse de faire de victimes alors qu’aucun traitement curatif ne fait encore l’unanimité parmi les professionnels de santé. L’adage « prévenir vaut mieux que guérir » est, on ne peut plus, à la une. Mais ce que je veux faire ressortir de ces rappels n’est pas tant le gain en matière de santé qui est maintenant connu et bien codifié, mais le gain spirituel que l’on peut tirer de notre adhésion aux conseils précités. Le salut oral de loin est suffisant et n’a pas besoin d’être lié à des accolades plus que suspectes. Interrogé sur le meilleur de l’Islam, le Prophète de l’Islam a bien résumé les choses en disant :

تُطْعِمُ الطَّعَامَ وَتَقْرَأُ السَّلَامَ عَلَى مَنْ عَرَفْتَ وَمَنْ لَمْ تَعْرِفْ

Distribue la nourriture et salue, oralement, qui tu connais et qui tu ne connais pas !

Le lavage des mains est plus qu’indiqué du point de vue religieux puisque tout le monde sait la place des ablutions qui comprennent en plus le lavage de la bouche, du nez et des oreilles, sans compter que le conseil du lavage des mains avant et après manger :

بَرَكَةُ الطَّعَامِ الْوُضُوءُ قَبْلَهُ وَالْوُضُوءُ بَعْدَه

Se laver les mains avant et après manger donne au repas sa baraka

C’est bien, aussi, d’éternuer, hygiéniquement, tel que le faisait, d’ailleurs, le messager de Dieu, mais il est encore plus intéressant d’associer à l’hygiène le spirituel et dire après éternuement « louange à Allah » « Al Hamdoulillah » car cela transforme l’éternuement en acte de culte hautement apprécié. Le port du masque, quant à lui, mérite un peu plus de détails. Il fera l’objet d’un post, à part, si Allah veut bien nous l’accorder. Amen !

Prière du vendredi, à quand ton retour?

لاتيأسوا من روح الله

L’état d’urgence sanitaire a été décrété au Maroc le 20 mars dernier. Depuis ce jour-là, écoles, cafés et autres lieux de rencontre publics sont fermés ! Les gens sont invités à rester chez eux au maximum afin de lutter au mieux contre la diffusion du virus. Même les mosquées ont fermé leurs portes, et nombreux sont les fidèles qui accueillirent cette nouvelle avec amertume tant ils étaient habitués à s’y rendre, cinq fois par jour, pour s’acquitter du devoir de la prière derrière l’imam. La grande prière hebdomadaire est également entrée en vacances. Aujourd’hui, 10 avril 2020, est le quatrième vendredi où le prêche n’aura pas lieu ! Il n’y a pas à s’en cacher, cet acte de culte particulier nous manque et beaucoup sont ceux qui prient dans l’intimité, pour que les conditions soient réunies à nouveau et que les choses reprennent leur cours habituel. Mais, en attendant, il est, exclu, pour nous, de verser dans la déprime ou de s’adonner à des lamentations à n’en plus finir. Notre espoir en Allah est plus grand que jamais, d’autant que nous avons un hadith du Prophète qui nous enjoint à la confiance en Allah et décrit celle-ci comme étant un des meilleurs actes d’adoration qu’un fidèle puisse accomplir. Ainsi le hadith nous dit :

إِنَّ حُسْنَ الظَّنِّ بِاللَّهِ مِنْ حُسْنِ عِبَادَةِ اللَّهِ

Le fait de penser du bien d’Allah est une très belle manière de l’adorer !

Certains me diront, on veut bien te croire, mais nous aimerions, quand même, retourner à nos mosquées afin d’engranger les récompenses divines que nous avions l’habitude d’y accumuler ! La réponse à cette rétorque est facile, tellement notre religion est claire à ce titre et généreuse. Le Prophète nous apprend :

إِذَا مَرِضَ الْعَبْدُ أَوْ سَافَرَ كُتِبَ لَهُ مِثْلُ مَا كَانَ يَعْمَلُ مُقِيمًا صَحِيحًا

L’individu qui tombe malade ou part en voyage continue à percevoir sa rétribution de la part d’Allah de la même manière que lorsqu’il était présent chez lui et en bonne santé

Tous ceux qui avaient l’habitude sincère de faire du bien avant le confinement et qui s’en trouvent privés aujourd’hui continuent à en récolter les fruits ! Il n’y a donc pas lieu d’être triste. Grâce Seigneur. Amen !