Chers frères et sœurs la relation censée exister entre les croyants n’est autre que celle de la fraternité. Ceci est pour nous une évidence corroborée par le Coran qui nous apprend que les croyants sont des frères et qu’il est nécessaire d’œuvrer au maintien de la bonne entente parmi eux :

إِنَّمَا الْمُؤْمِنُونَ إِخْوَةٌ فَأَصْلِحُوا بَيْنَ أَخَوَيْكُمْ

Mais également par le hadith qui nous enjoint à la fraternité et l’éviction de toutes les formes de conduite qui peuvent porter atteinte à cette dernière :

لَا تَحَاسَدُوا وَلَا تَنَاجَشُوا وَلَا تَبَاغَضُوا وَلَا تَدَابَرُوا وَلَا يَبِعْ بَعْضُكُمْ عَلَى بَيْعِ بَعْضٍ وَكُونُوا عِبَادَ اللَّهِ إِخْوَانًا

De notre poque les conflits ne font que se multiplier et la haine entre les hommes ne fait que s’amplifier. Pourtant notre religion veille à ce que la fraternité règne parmi nous tout en nous enseignant des devoirs et des droits qui font qu’il n’existe pas de raison valable qui puisse pousser les gens à la dispute ou à l’inimitié et encore moins aux conflits armés. Il n’existe en fait que des raisons logiques d’instaurer la vrai amitié entre les peuples et l’entraide à même de conforter la sécurité et la stabilité. Ne sommes-nous donc pas tous des descendants d’Adam et Eve ?

النَّاسُ كُلُّهُمْ بَنُو آدَمَ، وَآدَمُ خُلِقَ مِنْ تُرَابٍ

يَا أَيُّهَا النَّاسُ إِنَّا خَلَقْنَاكُم مِّن ذَكَرٍ وَأُنثَى وَجَعَلْنَاكُمْ شُعُوبًا وَقَبَائِلَ لِتَعَارَفُوا

Allah Tout puissant dans ce verset, tout comme le Prophète dans son hadith, ont choisi le mot gens plutôt que croyants ou musulmans. Il est en effet clair que l’objectif est qu’il n’y est aucune ambigüité dans la notion de fraternité qui s’étend à toute l’humanité et non pas aux seuls croyants entre eux. La fraternité ne devrait pas être une question de pays, d’ethnie ou de croyance mais d’appartenance à une communauté qui en ce qui nous concerne reste la communauté humaine. Ainsi l’entre-connaissance représente la base qui préside aux relations entre humains. Après quoi il est nécessaire d’avoir des lois à même de gérer ces relations et de permettre à l’Homme de continuer à exister sous la meilleure des formes dans des conditions optimales. Il est clair que la concurrence dans la recherche des ressources ainsi que le fait que tout le monde ne voit pas la vérité de la même manière mènent les hommes à des situations d’opposition qui peuvent être à l’origine de conflits, sauf que notre religion fait comprendre à l’individu que la vie ici bas n’est pas faite pour lui tout seul et que nécessairement il y a d’autres individus comme lui qui ont des devoirs et des droits tout comme lui et qu’il va devoir absolument respecter. Et c’est là le sens du hadith dans lequel le Prophète nous enseigne que le fidèle est le frère du fidèle et qu’il n’a le droit ni de lui porter préjudice ni de l’abandonner à son sort. Quiconque dit-il vient en aide à son frère, Dieu l’aidera et quiconque permet à son frère de sortir d’un impasse, Dieu lui ouvrira la porte de la délivrance au jour de la résurrection. Enfin quiconque tait les défauts de son frère se verra protégé de tout scandale au jour de la résurrection

الْمُسْلِمُ أَخُو الْمُسْلِمِ لَا يَظْلِمُهُ وَلَا يُسْلِمُهُ مَنْ كَانَ فِي حَاجَةِ أَخِيهِ كَانَ اللَّهُ فِي حَاجَتِهِ وَمَنْ فَرَّجَ عَنْ مُسْلِمٍ كُرْبَةً فَرَّجَ اللَّهُ عَنْهُ بِهَا كُرْبَةً مِنْ كُرَبِ يَوْمِ الْقِيَامَةِ وَمَنْ سَتَرَ مُسْلِمًا سَتَرَهُ اللَّهُ يَوْمَ الْقِيَامَةِ

Ceci me porte à m’étonner de ceux qui font tout pour compromettre leurs frères et leur rendre la vie insoutenable. Je ne comprends pas comment on peut médire et diffamer, tel que cela se fait sur les réseaux sociaux et à travers les unes des journaux et magazines, de tel sorte que nous ne trouvons plus d’autre occupation que de parler de ce que fait tel ou untel. Avons-nous oublié que personne n’est pas parfait? Existe-t-il sur terre un être qui ne commet jamais d’erreur? Alors pourquoi s’acharner sur une personne? N’avons-nous donc pas peur que vienne notre tour? Chers frères et sœurs, parmi les devoirs que la fraternité nous imposent, celui de ne pas aimer que la mal atteigne notre prochain!

La fraternité attend de nous que nous fassions tout notre possible pour éviter à autrui un mal qui puisse l’atteindre. Personne, au nom de notre religion ne nous demande d’user des moyens qui font peur et encore moins terroristes pour arriver à nos fins. Tous ce qu’il nous est demander, voire commander, de faire est d’user de compassion, de clémence et de miséricorde tel le corps qui lorsqu’un de ses organes souffre se met à souffrir en totalité!

مَثَلُ الْمُؤْمِنِينَ فِي تَوَادِّهِمْ وَتَرَاحُمِهِمْ وَتَعَاطُفِهِمْ، مَثَلُ الْجَسَدِ إِذَا اشْتَكَى مِنْهُ عُضْوٌ تَدَاعَى لَهُ سَائِرُ الْجَسَدِ بِالسَّهَرِ وَالْحُمَّى

Le vrai musulman pousse même l’affaire bien plus loin lorsqu’il s’interdit toute acte qui serait censé faire peur ou incommoder son frère. Le Prophète dit clairement à ce sujet :

لَا يَحِلُّ لِمُسْلِمٍ أَنْ يُرَوِّعَ مُسْلِمًا

C’est pourquoi il m’importe de déclarer aujourd’hui que si le musulman condamne de toutes ses forces les tueries perpétrées par des non musulmans ça et là dans le monde cela ne veut pas dire qu’il approuve ce que commettent les extrémistes en Irak, en Syrie et ailleurs au nom de l’Islam. La religion musulmane n’a jamais invité ses fidèles à attenter à la vie des innocents et encore moins des enfants, des femmes et des vieillards. Le Prophète nous apprend que Toute offense de musulman à musulman de quelque nature qu’elle soit est illicite.. aussi bien son sang, ses biens, que son honneur.. «doivent être préservés»..

كُلُّ الْمُسْلِمِ عَلَى الْمُسْلِمِ حَرَامٌ، دَمُهُ وَمَالُهُ وَعِرْضُهُ

Ceci nous mène à dire en toute clarté que les enlèvements et les décapitations arbitraires dont nous entendons parler ces derniers temps ne sont que de vils crimes crapuleux que dénigre énergiquement l’Islam considérant que les auteurs de ces atrocités ne peuvent que s’identifier aux transfuges que le Prophète a qualifiés de chiens de la Géhenne

الْخَوَارِجُ كِلاَبُ النَّارِ

Aussi, tout croyant doit savoir qu’il est de son devoir de redouter pour ses frères tout ce qu’il redoute pour lui-même et de chercher à les faire bénéficier de tout ce que lui-même souhaite profiter. On rapporte qu’on vint un jour prévenir un monsieur connu pour sa piété que tout le souk a pris feu sauf son magasin. Il réagit en disant louange à Dieu puis durant trente ans il ne cessa de se repentir par rapport à cette réaction qu’il assimila à de l’égoïsme ! Par ailleurs parmi les critères qui construisent la fraternité censée nous habiter le fait de toujours œuvrer pour parvenir le bien et concrétiser le bonheur chez l’autre sans jamais attendre de lui la moindre récompense ni remerciement. Tout doit être désintéressé et totalement voué à Allah. On raconte que Ibn Abbés était un jour en retraite spirituelle dans la mosquée du Prophète. Un homme triste vint s’asseoir à coté de lui et lui fit part des tracas qu’il subissait et qu’il n’avait pas les moyens de payer une dette à son créanciers. Ibn Abbés lui demanda s’il souhaitait qu’il parle à son créancier de lui. Le bonhomme hocha de la tête et Ibn Abbés se lava quittant sa retraite. Lorsque le bonhomme lui fit remarquer qu’il avait oublié qu’il ne pouvait quitter la mosquée en raison de sa retraite, Ibn Abbés lui expliqua que le Prophète leur a enseigné que le fait de rendre service à quelqu’un vaut mieux que dix années de retraite spirituelle.

مَنْ مَشَى فِي حَاجَةِ أَخِيهِ وَبَلَغَ فِيهَا كَانَ خَيْرًا مِنِ اعْتِكَافِ عَشْرِ سِنِينَ

C’est là mes chers frères la place que réserve l’Islam à l’action sociale et la valeur qu’il donne à la fraternité. C’est pourquoi nous disons à haute voie et avec fierté que la société prônée par l’Islam ne laisse aucune place ni à la haine ni la jalousie ni à la mauvaise foi ni à l’espionnage ni à l’orgueil ni au mépris des autres.